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Dalí et la science

En ce moment se tient une exposition sur Dali au centre Pompidou.
Parlons un peu d’art et de ce célèbre peintre : Salvador Dalí.


Connu à la fois pour son talent mais aussi, et surtout, pour sa personnalité hors du commun, Salvador Dalí a marqué le XXème siècle. Cependant, le rapport qu’il entretenait avec la science n’est que peu souvent au centre des conversations. Rétablissons l’ordre des choses et abordons le sujet !

« La tentation de St Antoine »,Dalí,1946

Aux propres dires de Salvador Dalí, il a toujours considéré que « la plupart des peintres étaient des ânes » et qu’il admirait le fait que les scientifiques étaient des êtres extrêmement spécialisés. 



Le lien qu’il entretient avec la science se retrouve dans sa nature torturée : Grand paranoïaque au discours très structuré et nourri d’obsessions. L’une d’entre elles est son désir de reconnaissance, d’autolégitimation dans le regard des autres. 

C’est pourquoi il passe son temps à lancer des invitations afin de rencontrer « les grands de cette époque » tel qu’Einstein ou Picasso ainsi que de nombreux chercheurs. Cependant la plupart de ces invitations se soldent par des refus, occasionnant chez Dali une grande frustration.

« La persistance de la mémoire », Dalí, 1931

L’une des œuvres emblématiques, où l’on retrouve le lien entre le peintre et la science, est la «La persistance de la mémoire » aussi appelée le tableau aux montres molles. Dans ce tableau, on peut distinguer une référence à la théorie de la relativité d’Einstein.

Dali fait un parallèle avec cette théorie en disposant des montres partout dans le tableau afin de figurer l’espace temps. En rendant ces montres molles, Dalí fait aussi une référence à la courbure de l’espace temps. Cette théorie, pour résumé, nous dit que l’espace temps se déforme lors d’un mouvement accéléré.

On précisera que Dalí est aussi un adepte de vulgarisation, qui est aussi le nom d’un ouvrage d’Einstein.

« Queue d’aronde et violoncelles », Dalí, 1983

Autre source d’inspiration du peintre, la théorie des catastrophes de René Thom qu’il qualifie de « théorie esthétique la plus belle du monde ». 

C’est une théorie mathématique affirmant qu’il y aurait 7 dimensions, aux noms évocateurs tel que la queue d’aronde par exemple, et intègre des facteurs aléatoires. C’est en quelques sortes l’ancêtre de la théorie du chaos. 

Avec cette théorie René Thom s’est interrogé sur la tectonique des plaques, sur la genèse du monde. Dalí avait un avis bien tranché sur le fait que l’Espagne aurait pu se détacher de l’Europe à cause d’une fissure à Perpignan. Plusieurs rencontres avec René Thom lui a permis de discuter de cette optique.

« La métamorphose de Narcisse », Dalí, 1937

Enfin terminons sur la rencontre entre Dalí et Freud, véritable évènement pour le peintre ! 

A la base, Freud avait peur des peintres surréalistes et ne portait que peu d’intérêt à ce mouvement. Cependant, 7 ans après « la persistance de la mémoire », Dalí arrive à décrocher une entrevue avec Freud. 

Durant celle-ci, Dalí serait arrivé avec un texte sur la métamorphose de Narcisse (peinture que Freud appréciait) et aurait tapé du poing sur la table pour lui lire. 

A la suite de cette rencontre Freud aurait complètement changé d’avis sur le surréalisme. La vérité est moins épique, il a simplement dit que Dalí était un bon technicien. Ce qui, néanmoins, n’enlève rien au compliment !

On pourrait encore en dire beaucoup sur ce personnage fantasque qu’était Dalí et notamment sur sa fascination pour les particules élémentaires, son attirance pour le nombre d’or ou encore sa relation avec la gare de Perpignan.
Mais pour cela je vous invite à écouter le podcast Dalí et la Science de l’émission la tête au carrée (disponible sur le site internet de France inter) ou encore de vous rendre à l’exposition Dalí du centre Pompidou à Beaubourg ayant lieu en ce moment même.

GD

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